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Poussière de toile
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Poussière de toile
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29 avril 2007

Sur le quai, les adieux

Ce n'est jamais tout à fait anodin de se retrouver sur un quai de gare, destinations lointaines..

Il y a quelques rires un peu forcés, quelques larmes un peu réprimées.

Il y a des au revoir vite expédiés et des adieux dont on ne voit pas le bout, des retours programmés et d'autres plus aléatoires.

Il y a les parents qui pressent leurs enfants d'embrasser papy et mamie tout en faisant à ces derniers les ultimes recommandations.

Il y a les promesses qu'on s'échange entre deux baisers ou que l'on jette par une vitre baissée.

Il y a les signes de mains et les clins d'oeil, parfois le pas de course près du train qui démarre.

Il y a les montres consultées de manière compulsive et les panneaux d'affichage qu'on oublie de regarder.

Il y a parfois des trains manqués... mais c'est rare.

Il y a les organisés qui arrivent longtemps en avance et les éternels retardataires, toujours un peu perdus, perles de sueur sur le front.

Il y a les silencieux, ceux qui intériorisent, et puis les expansifs qui parlent, parlent, parlent.

Il y a ceux qui se réconcilient l'espace de quelques minutes et ceux qui gâchent ce moment en s'assommant de reproches.

Il y a ceux qui viennent en groupe et ceux qui restent seuls parmi la foule.

Il y a des valises, sacs à dos, sacs à main, sacs à rien qui s'entrechoquent avec fébrilité.

Il y a aussi des boules dans les gorges et des noeuds dans les estomacs.

Le quai déborde de ces séparations prochaines, de ces liens qui vont s'étirer inexorablement au fil des kilomètres. Le quai des départs attriste souvent.

Heureusement, un train qui entre en gare déverse son flot de personnes attendues. Quai des retours, les retrouvailles émouvantes réveillent une lueur d'espoir dans le coeur de nombre de nomades sur le départ.

On promet une dernière fois que ça ne sera pas un aller sans retour. Puis on se quitte, pliant déjà sous le fardeau.

Et en se demandant qui le premier rompra sa promesse.

Fugit_irreparabile_tempus

Et les tours d'horloge...

J-7

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Commentaires
A
Très joli texte. Merci...
M
peut-être ton plus bel article, si les autres n'étaient pas déjà tellement justes...<br /> je laisse à Nico ses mots sur les "au revoir"<br /> il y a aussi des quais de gare moins poétiques, des trains aux destinations moins lointaines, mais qui emportent à des années lumières une étoile qui brillera pour un(e) autre - dans une promesse plus blessante qu'un adieu.
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