Des ménagements
Après un petit mois passé au 20six rue d'e-toile, qui semblait être un endroit vraiment charmant (avant que ne commencent les grands travaux de destruction), j'emménage donc chez CanalBlog.
Le déménagement s'est passé sans ménagements, et dans ma précipitation, j'ai laissé plusieurs cartons au 20six, mais j'espère bien les récupérer prochainement...
C'est là que je me rends compte à quel point je suis profondément sédentaire (enfin pas sédentaire parce que je sortirais rarement de chez moi, mais dans le sens où la majeure partie de ma vie s'est déroulée dans cette ville et ses environs, lieux auxquels je suis attachée, fixée même, depuis bientôt 17 ans).
Or cette sédentarisation me convient finalement assez bien, à moi, l'amoureuse des contrées lointaines, l'aventurière de Paris et sa banlieue, toujours à la recherche de nouveaux horizons (situés à 3h minimum en avion).
Pourquoi ça? Eh bien je crois qu'outre ma poltronnerie légendaire (ou en devenir), j'ai une manie inadaptée au mode de vie nomade : je les collectionne.
Pas les gaffes ou les conneries (quoique..), mais les souvenirs, les bribes de vie, de gens, de moi, les années passées dont je m'évertue à ne pas perdre toutes traces. J'ai une très mauvaise mémoire, j'avais oublié de le préciser.
En fait, je ne sais pas jeter et j'ignore ce que signifie se débarrasser de quelque chose (ou de quelqu'un, ce qui est évidemment plus problématique :p). Alors je récolte, j'emmagasine, je collectionne.
La maison s'est ainsi remplie de nids à poussières, au grand dam de mon père qui se charge du ménage depuis qu'on l'a jugé trop vieux pour supporter 2h de transport quotidien et 38h de tête-à-tête hebdomadaires avec l'ordinateur de sa boîte. Mon père, qui les jours fastes peut maintenant passer plus de 10h avec sa fille préférée (le médecin parle dans ce cas de vieillissement accéléré), ne comprend pas ma marotte. Moi non plus.
Toujours est-il que j'attache beaucoup d'importance à mes "nids à poussières". J'aime avoir mes souvenirs sous la main, me dire qu'il suffira d'un souffle pour éternuer chasser la poussière sur eux déposée et retrouver mes souvenirs intacts.
Sans aller jusqu'à la fascination (ni chercher à imiter Pompéi après l'éruption du Vésuve), j'avoue aimer laisser la poussière se déposer et se prélasser sur certains classeurs, certaines boîtes, certains papiers, certains livres. Mais c'est pour mieux l'en déloger quand je juge le moment venu de faire un petit retour dans le passé.
"Tu naîs poussière et tu redeviendras poussière". La poussière n'est pas une ennemie, elle accompagne juste le temps dans sa marche et témoigne pour moi que nos souvenirs peuvent nous survivre. Un peu.
Même si 20six a peu de chances de prendre la poussière, il me coûte d'y laisser tous ces mots. Je crois que je retournerai les chercher. Je n'ai pas l'âme d'un petit Poucet, et mes cailloux, j'entends les garder le plus longtemps possible.
Il faut que je me ménage, à mon âge... ;) Et aussi que j'aménage tout ce vide, pour m'y faire d'autres nids.
EDIT du 22 avril 2006 que personne ne lira probablement :
ça y est, je me suis décidée à récupérer mes mots abandonnés au 20six (ce qui montre la confiance très limitée que j'ai envers mon ancien hébergeur). Par contre, je laisse les commentaires là-bas, faut pas pousser :D
Comme je tiens à ce que ce message reste le premier de mon nouveau blog, je vais poser (pêle-mêle, je vous préviens) mes cartons de vieux mots à la date du 31 janvier... c'est-à-dire demain! ;-)