Privés d'ascenceur
En ce moment, on peut croiser le père Noël à chaque coin de rue. Quand elle le voit, G. lui demande où sont ses cadeaux :
"- Bonsoir, bonsoir!
- Ils sont où mes cadeaux?
- Bonsoir, ça va?
- Non, ils sont où mes cadeaux?
- Euh... Ca va sinon?"
Mais ce soir-là, G. n'était pas avec moi quand j'ai pénétré dans le hall du centre de Paris V. Un immense sapin nous souhaitait la bienvenue tandis que trois figurines du père Noël jouaient les équilibristes, suspendues au plafond. Je me dirige vers une porte vitrée, la pousse puis me retourne pour vérifier si je dois la tenir à quelqu'un. C'est alors que je vois un père Noël venir à ma rencontre au pas de course...
Après m'avoir remerciée, il me demande si j'ai été sage cette année et quels cadeaux je lui ai réclamés "parce que ce sont les lutins qui s'occupent de ça, moi je ne lis pas les courriers". Arrivés devant les ascenseurs qu'un homme, certainement un éminent professeur, a déjà appelés, le père Noël me confie qu'il a apporté des cadeaux aux personnes sages. Nous montons dans l'ascenseur à la suite de l'homme, qui se retourne courroucé vers le père Noël et lui ordonne de descendre immédiatement.
Il bloque la fermeture de l'ascenseur, trépigne, hausse le ton, sue à grosses gouttes, menace d'appeler la sécurité, la police s'il le faut, rappelle que le père Noël n'a rien à faire dans cet établissement parce que "d'abord, vous avez une carte étudiant vous?".
Le père Noël, visiblement chagriné mais pas téméraire, accepte de repartir et me prie de l'excuser en m'offrant un chocolat (c'est officiel, j'aime le père Noël!).
"J'avais amené des cadeaux..."
Et dire que G. n'était pas là.
Il n'y a pas si longtemps, devant l'ascenseur d'un centre universitaire normalement réservé au personnel administratif et accessible avec une clé, on pouvait lire :
Pour les personnes handicapées, demander la clé au 3ème étage.
Plusieurs se sont élevés devant tant d'absurdité et j'ai appris que quelqu'un avait finalement volé la clé... Désormais, l'ascenseur est ouvert à tous!
A mon avis, c'était un coup du père Noël.