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Poussière de toile
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22 octobre 2006

Colère du matin

Arrivée inopinée de contrôleurs SNCF.

Une femme près de moi sort docilement son porte-monnaie après avoir avoué ne pas être en possession de son titre de transport. De l'autre côté du wagon, deux femmes d'une trentaine d'années commencent à s'énerver et à crier. Je suppose que l'une d'elles au moins n'est pas en règle et qu'elles en profitent pour passer leurs nerfs sur les contrôleurs.

Histoire de s'attirer la sympathie et le soutien des quelques voyageurs présents, la plus remontée rappelle que notre ligne connaît tous les jours des problèmes, qu'on arrive tout le temps en retard, que ces messieurs ont bien de la chance de travailler à la SNCF, qu'il ne faut pas s'étonner que des gens excédés et mécontents cessent de payer et se mettent à frauder...

Personne ne surenchérit. Quand on fait une connerie, on prend ses responsabilités et on ne se cherche pas des excuses aussi sottes. La femme continue d'hurler, faisant monter la tension dans le wagon. Les deux contrôleurs pris à partie conservent leur calme et lui font remarquer qu'ils ne sont pas responsables des retards ou suppressions de trains. Ce à quoi elle leur rétorque (oh! la futée..) qu'ils pourraient nous soutenir et ne plus mettre d'amendes, en signe de protestation.

L'un d'eux ne peut s'empêcher de sourire à cette proposition. Que n'avait-il pas fait là? Voilà que la seconde femme sort de ses gonds et l'interpelle avec hargne. "Et ça vous fait rire, vous? Non mais répondez-moi, allez, tournez-vous vers moi et regardez-moi! Ca vous amuse peut-être? Non mais je rêve! Ouais, c'est ça, cachez-vous! Et rigolez bien, imbécile que vous êtes!"

colereLe train parvient enfin à Gare du nord et les contrôleurs descendent, poursuivis par les hurlements des deux furies, qui malheureusement pour nous restent dans le wagon. Elles crient à l'un d'eux qu'il a "une vraie tête de connard" et se gargarisent de cette nouvelle insulte, la répétant une bonne dizaine de fois.

Un homme, assis près d'elles, leur fait alors remarquer que ce n'est pas une raison pour injurier un contrôleur qui ne fait que son travail. Le courageux évite de justesse un traitement identique, mais elles se contentent finalement de lui dire (de façon fort désagréable et impolie) de s'occuper de ses affaires et de ne pas la ramener (!). L'homme persiste pourtant et réussit même le tour de force de garder son calme (ce qui était loin d'être mon cas... heureusement que j'étais aphone et assise loin d'eux).

L'arrivée à Châtelet a sonné notre délivrance, tout le monde est sorti de ce vase clos en voie d'explosion. Quant à moi, je me suis trompée de correspondance.

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A
"Parfois, on voudrait être cannibale, non pas tant pour manger les autres que pour pouvoir les vomir."<br /> Cioran
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